L'immigration à nouveau fait débat

L'annonce du départ des Américains et des soldats de l'ONU de l'Afghanistan après celui des Français a précipité le triomphe des Talibans, les anciens ennemis maintenant maîtres de ce pays, et provoqué la fuite éperdue et dramatique de tous les ressortissants qui les ont servis.

Alors que la vie  reprend à Kaboul et que les Talibans imposent la Loi Islamique des dizaines de milliers d'afghans cherchent à quitter leur pays par crainte des représailles. Pour aller où, les Etats Unis, l'Angleterre et les Pays Européens ont une dette morale énorme envers tous ceux qui ont eu le tort de croire en eux.

20 ans de guerre, des milliers de morts, des milliards d'investissement, des institutions démocratiques imposées et rejetées, voilà le triste bilan de cette nouvelle tragédie. 

Chacun des pays, présent sur le territoire afghan a rapatrié ses ressortissants, mais restent tous les autres, le petit peuple, car les chefs et leurs familles sont déjà à l'abri. Ils seraient plusieurs centaines de milliers qui attendent un hypothétique avion, car tous les vols commerciaux sont supprimés.

J. Biden, B. Johnson, J Trudeau ont déjà annoncé que leurs pays allaient accueillir ces nouveaux émigrés, respectivement,100 000 pour les E.U. et 20 000 pour le Canada et l'Angleterre, sans que cela ne suscite le moindre remous dans l'opinion. 

Ce n'est pas le cas en France, où la déclaration (plus alambiquée) d'E Macron le Président a provoqué à quelques mois de la Présidentielle de vives réactions politiques. Car, en France, la question de l'immigration est un sujet brûlant, très brûlant qui revient sur la scène politique à la moindre occasion.

Après avoir plaidé pour des initiatives en lien avec l'U.E., E. Macron sans donner de chiffres, a insisté sur l'engagement de la France à accueillir les afghans les plus menacés, mais aussi exprimé ses plus vives inquiétudes sur le risque de voir des milliers d'afghans "irréguliers" frapper aux portes de l'Europe.

Si pour l'ensemble de la droite française l'initiative a été saluée, beaucoup de responsables politiques, de B. Retailleau à E. Ciotti en ont profité pour lui demander de faire preuve de la plus grande fermeté en ce domaine. A gauche, le passage de la déclaration " sur les flux migratoires irréguliers" a déclenché un tollé général, d'une grande violence, car, annonçant  la fin de la tradition de la France Terre d'asile...

Pourtant, E Macron n'a fait que s'appuyer sur l'opinion d'une grande majorité de français qui pense que si le droit d'asile doit être protégé, l'immigration irrégulière doit être réprimée. 

La question de l'immigration pèsera à nouveau sur le débat politique de la Présidentielle de 2022, alors que l'on sait qu'une vague sans précédent d'émigrés du Maghreb, et notamment de l'Algérie se prépare dans les mois à venir.

Etienne Remaud,

Comments

[Olivier]

Mon cher Etienne,
Mes 17 années passées à la direction de Communauté Emmaüs, me permettent de te confirmer les chiffres officiels qui précisent que seuls 13% des reconductions à la frontière sont exécutées.
Ce qui veut dire que pour 100 personnes qui franchissent la frontière française de manière irrégulière, 87 restent en France de manière définitive.
On peut donc considérer qu'en France (Espace Schengen) il n'existe pas de contrôle aux frontières.
Je me suis longtemps questionné sur cet état de fait.
J'en suis arrivé à la conclusion que c'est le résultat d'une volonté politique cachée.
Certains pays réussissent à contrôler leur frontière, pas nous.
Cela permet de limiter les revendications des syndicats et des travailleurs de bases.
J'en veux pour preuve qu'aux Etats-Unis, ce sont les démocrates qui ont lutté le plus contre l'immigration clandestine, alors que les Républicains l'ont officieusement facilité.
Il faut toujours chercher à qui profite le crime.

[Etienne Remaud]

Tu as certainement raison Olivier.