Municipales ; dans deux mois nous y serons.

Le 22 Mars au soir du deuxième tour, "les carottes seront cuites" comme on le dit familièrement, les électeurs auront choisi le Conseil Municipal qui élira le Maire pour les six prochaines années. Le Maire, l'élu préféré des français, répétons le.

Les cérémonies des voeux terminées, subtil jeu d'équilibriste pour ceux et celles qui souhaitent voir le renouvellement de leur mandat, qui font semblant de ne pas présenter leur bilan et leurs projets tout en le faisant plus ou moins explicitement, et, les autres, ceux et celles qui après deux ou trois mandats, quelquefois plus, se confondent en remerciements et s'épanchent avec une émotion bien compréhensible.

Car, il faut savoir que la Loi pour éviter les abus encadre depuis le 1er Septembre 2019 la communication des édiles en place, journaux municipaux, annonces, moyens municipaux, inaugurations etc, doivent être conformes à ce qui se fait habituellement...

Les Municipales de 2020 verront comme lors de élections municipales précédentes un taux d'absentéisme qui frise les 36 % et qui progresse inexorablement, un taux important de renouvellement des têtes de listes qui sont déjà connues, avec une féminisation plus importante des Maires qui n'étaient que de 16% en 2014, et l'apparition de têtes nouvelles sans aucune expérience de la gestion municipale.
Mais, 2020, nous réserve une autre caractéristique particulière, l'étiquette politique est lourde à porter. En effet, conscients que les partis politiques n'ont plus la cote auprès des citoyens, l'affaire Fillon et celles qui ont suivi ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire de beaucoup de français, les candidats, sauf dans les grandes villes afficheront la plus grande neutralité et feront tout pour se faire oublier de leur maison mère.

Pour gagner ou conserver la Mairie, on n'affiche plus ses couleurs, l'apolitisme est de mise, on privilégie les listes de rassemblement en ratissant large, en faisant la part belle aux novices issus de la société civile souvent inconnus de la population locale, et sur un programme  dans lequel la préservation de l'environnement, le bien être, la qualité de vie domineront au détriment de projets de réalisations bien aléatoires.

Et oui, depuis la Loi Notre la physionomie structurelle de de nos 35497 communes a bien changé, avec la montée en puissance des communes nouvelles, des inter co...et le Maire et son Conseil Municipal avec le PLUI, et autres plans directeurs ne décident plus tout seul. Les réponses aux doléances de citoyens , de plus en plus informés et exigeants sont difficiles à donner, car dans beaucoup de cas, le centre de décision est à un autre niveau et ce n'est pas dû seulement aux diminutions des dotations de l'Etat, mais à une diminution des pouvoirs.

Les partis politiques, ceux qui restent savent que les Municipales ne sont que le prélude aux Législatives et Présidentielles de 2022, avec en automne de cette année, le renouvellement de la moitié du Sénat, et en 2021, les élections des Conseils Départementaux et Régionaux. Et, qu'on le veuille ou non, le résultat de mars 2020 aura un retentissement national.

La circulaire du Ministère de l'Intérieur, Castaner, aux Préfets, qui demande de limiter aux villes de plus de 9000 habitants, la "nuancisation " politique des élus ( qui était de 1000 puis 3500 habitants) n'est pas dénuée d'intentions politiciennes. Déjà contestée devant le Conseil d'Etat elle aurait pour effet de minorer le poids de la droite républicaine et de protéger une  représentation décente des LRem. 

Ce n'est pas en changeant de thermomètre que l'on guérit la maladie...

Quoiqu'il en soit, c'est le 7 Février, la date limite d'inscription sur les listes électorales, et s'intéresser à la vie locale est un devoir de citoyen.

Etienne Remaud,