5 Décembre : Qui fait grève et pourquoi ?

"Bon gré malgré, la réforme des retraites se fera" clament tour à tour E Macron et les Membres du Gouvernement, s'appuyant sur des sondages d'opinion récents qui montrent que 76 % des Français souhaitent la réforme du système actuel, le trouvant injuste et inéquitable. Mais, en même temps, 56 % des français soutiendraient la grève du 5, Etonnante contradiction non évidemment, le paradoxe n'est qu'apparent car les Français n'ont pas répondu à la même question et nous savons tous que la question posée induit la réponse souhaitée. 

Les dirigeants syndicaux, sauf la CFDT l'ont bien compris et jouant sur l'ambigüité des objectifs de cette manifestation ont réussi à manœuvrer l'opinion à leur profit, souvent à partir d'informations volontairement faussées pour faire monter la pression.

Car, enfin cette grève n'est pas une grève générale, mais la grève des Services Publics qui s'opposent à la réforme pour conserver leurs avantages particuliers. Qui appelle à la  grève aujourd'hui, la SNCF, la RATP, l'Education Nationale, Air France , et de multiples autres catégories professionnelles qui veulent envers et contre tout conserver leur pré carré, citons, les Aiguilleurs du ciel, la Comédie Française, Radio France, et même les Avocats, les Clercs de notaire, la Seita, les Elus et bien d'autres, puisqu'il y a 42 régimes spéciaux  ?

Le 5 Décembre, l'activité de la France sera quasi paralysée. Ils seront des milliers à descendre dans la rue, complices du Secteur Public, prenant en otages l'immense majorité du secteur privé qui veut travailler et qui a bien compris "que la nounou état n'a plus de lait pour nourrir ses enfants", et qu'il faudra travailler plus et plus longtemps.

Martinez et ses sbires jouent sur du velours puisque même " les gilets jaunes " vont participer au mouvement, mais pas pour les mêmes motifs.

N'oublions pas qu'en l'état, notre système de retraite par répartition et les régimes spéciaux courent à leur perte, Mitterrand avec la retraite à 60 ans, et Martine Aubry avec les 35 heures n'ont fait qu'amplifier la situation que nous connaissons, contrairement à nos voisins européens.

Car, enfin le fil rouge de cette réforme souhaitée par une immense majorité des français est de mettre en place progressivement un système universel par points, indépendant du statut des cotisants, forcément plus transparent et plus équitable. Aujourd'hui, le déficit annuel des régimes spéciaux frisent les 9 milliards par an, compensé par le Budget de l'Etat, donc nos impôts. Cela ne peut plus durer.

Certains syndicalistes et hommes politiques dont Mélenchon espèrent réitérer la grande grève nationale de 1995 qui a obligé Alain Juppé à battre en retraite ( sans jeu de mots ) abandonnant purement et simplement son projet de réforme des retraites devant la pression de la rue.

Mais en 1995, secteur public et privé étaient réunis, ce qui n'est pas le cas en 2019.

Le Gouvernement serait bien inspiré de lever très rapidement toutes les ambigüités qui subsistent concernant notamment, la prise en compte de la pénibilité, des périodes des mères de famille consacrées à leurs enfants et de l'intégration des primes des fonctionnaires dans le calcul des retraites, avant que la rue s'embrase.

Etienne Remaud,