Tout ne recommencera pas comme avant...

Le confinement est prolongé jusqu'ai 15 Avril et sans doute encore plus tard vient de confirmer E. Philippe le Premier Ministre.

N'en déplaise " aux il y a qu'a - il faut qu'on " personne n'est en mesure de prévoir l'évolution de cette pandémie mondiale. C'est la navigation à vue qui prévaut, avec ses inévitables coups de barre à droite ou à gauche en fonction des évènements.

Tous les jours à la Télévision, des dizaines de Professeurs, tous spécialistes de quelque chose, croyant bien faire, en toute bonne foi, ajoutent leur grain de sel à un potage déjà bien salé, alimentant l'anxiété collective, et que passent, en boucles ces images terribles des évacuations par TGV, mobilisant une dizaine d'infirmiers crapahutant par dessus les sièges pour installer tant bien que mal un malade encombré de tuyaux...Je croyais pourtant que comme dans les avions, les sièges pouvaient s'enlever facilement pour offrir une plate forme acceptable...

Et, que dire de nos politiques, spécialistes "de l'a postériori" faiseurs d'embrouilles qui profitant de la situation ne cessent de nous vanter les mérites de la Chine, de la Corée du Sud, et autres qui ont su bien mieux que nous gérer cette crise, oubliant que ces pays ne sont pas de véritables démocraties alors que les libertés qu'ils sont les premiers à défendre sont bafouées, avec la pistage systématique des malades par exemple. Et, qu'ils ont tenu pendant 3 H 20 E. Philippe et les Ministres concernés devant une Commission, devant laquelle ils ont du justifier leurs décisions. Comme si cela ne pouvait pas attendre, il sera toujours temps quand nous en serons sortis de chercher les responsables...

L'échelle de cette pandémie bouleverse toutes les données économiques qui réglaient tant bien que mal nos échanges commerciaux, après la pénurie de masques que les nations s'arrachent, avec en France une consommation journalière que personne n'avait prévue, les prix s'envolent, doublés en 1 mois, et, que maintenant se profile une pénurie de certains médicaments indispensables, le chacun pour soi prenant le pas sur la solidarité. Malheur aux pays qui ne sont pas auto suffisants et qui dépendent du bon vouloir des nations productrices.

Dans " La Peste ", en 1947, Albert Camus écrivait déjà " le plus fort des désirs de nos concitoyens était et serait de faire comme si rien n'avait changé "

Bien que la mémoire des peuples soit bien courte, je ne le crois pas, après des années de délocalisation à outrance on ne peut pas imaginer qu'il n'y aura pas un mouvement inverse de relocalisation de certaines industries essentielles dont la fragilité a été mise à jour, de la refondation de notre système de santé qui ne peut plus continuer à soigner gratuitement tous les petits bobos dont il est encombré et de la renationalisation de certains grands services publics avec un service minimum digne des attentes des citoyens. Et, que dire de l'Ecole avec le développement de l'enseignement à distance, l'expansion sans précédent de l'e commerce et bien d'autres choses encore...

Selon un sondage récent du 2 Avril, plus de 85 % des français répondant à une question ouverte ont presque mis à égalité leurs inquiétudes devant les conséquences économiques de cette crise sur l'emploi avec leur santé.

Je ne suis pas sûr que les solidarités spontanées, conséquences du confinement résistent " au chacun pour soi " du retour à la normalité. Quand on voit l'entente de façade que présentent les pays de l'Euro de l'U. E. se lézarder sur la création d'un fonds européens, et la mutualisation des coûts de cette pandémie que l'Allemagne en tête de file avec les pays nordiques ne veut pas partager, on peut douter de "l'animal social qu'est l'homme"

Mais, je crois qu'il restera dans l'esprit des générations qui ont vécu cette crise que l'on peut vivre d'une autre manière, plus économe et plus respectueuse de la nature.

Etienne Remaud,