Pâques 2020 Espérer malgré tout

C'était il y a un an, à quelques jours près, l'Eglise Catholique de France vacillait sous les effets du scandale de la pédophilie dans sa hiérarchie et, l'incendie dramatique de Notre Dame de Paris.

Aujourd'hui, l'épidémie de coronavirus et ses conséquences sanitaires et économiques qui vont suivre, a estompé les tragiques évènements de 2019. L'Eglise catholique peine de nouveau à faire entendre sa voix à l'approche des fêtes de Pâques. Sans réaction face au confinement et à l'attente des fidèles elle ne sait pas adapter sa communication à cette situation nouvelle et qui va perdurer, plus par ignorance des moyens existants que par volonté sans doute, malgré quelques initiatives paroissiales isolées mais intéressantes. Seule, l'utilisation des réseaux sociaux permettrait de reconstituer l'unité paroissiale dans la Communauté Chrétienne, en diffusant les grands évènements de la Semaine Pascale et en concluant les Fêtes de Pâques par une célébration dans un lieu digne de cette cérémonie.

Car, Pâques, est la fête le plus importante de la chrétienté, une fête mobile du Calendrier grégorien lunaire ( en principe le premier dimanche qui suit la Pleine Lune) soit le 12 Avril. La date de cette fête fait l'objet de calculs savants, complexes, avec de nombreux ajustements en raison des années bissextiles par exemple, ou de l'introduction du zéro dans la numérotation arabe.

Célébrée par tous les chrétiens du Monde qui fêtent ce jour là la Résurrection du Christ elle est marquée traditionnellement par le retour des cloches de Rome qui sonnent à toute volée. Si nous entendrons celles de nos paroisses, celles de Notre Dame de Paris resteront silencieuses sans doute encore de nombreuses années.

Les Juifs célèbrent aussi la Pâques  ( Pessah, qui signifie le passage) anniversaire de la traversée de la Mer Rouge après 40 jours passés dans le désert vers la Terre Promise. Cette fête est pour les juifs du monde entier celle de la liberté retrouvée.

Pâques qui marque la fin du Carême est chargée de symboles que le laïcisme et le mercantilisme ambiants ont  transformé au fil des ans en de juteuses affaires commerciales avec les cloches, les œufs et autres animaux et babioles en chocolat.

Traditionnellement, du Jeudi Saint au Dimanche matin, les cloches de France sont silencieuses. On dit aux enfants qu'elles sont parties à Rome et c'est lors de leur retour qu'elle sèment sur leur passage les fameux œufs de Pâques que les enfants recherchaient dans les jardins et espaces publics. En cette année troublée, les étals surchargés des magasins ne seront sans doute pas dévalisés comme d'habitude.

Mais, il est une autre tradition bien ancrée dans les familles chrétiennes, le jour de Pâques, après la Messe Dominicale était servi au déjeuner en famille, le gigot d'agneau rôti accompagné le plus souvent de haricots blancs, et, en Vendée "de la Pacaude" brioche sans levain, fort nourrissante...

Pour les chrétiens, l'agneau représente la soumission à la volonté de Dieu en souvenir d'Abraham qui devait sacrifier son fils, remplacé au dernier moment par un agneau. Sur les vitraux de nos Eglises, l'agneau pascal est omniprésent symbole de l'innocence et de la pureté, victime innocente sacrifiée pour le rachat du pêché des hommes.

Pâques 2020 sera une date dont on se souviendra; On se souviendra d'une célébration tout à fait particulière, celle d'une Communauté du cœur et de l'union par la pensée.

Espérons malgré tout.

Etienne Remaud,