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Un regard citoyen

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Chronique citoyenne sur tous faits de société et notamment politiques


Grandeurs et fragilités de la fonction présidentielle

Publié par Remaud Etienne sur 25 Juin 2018, 07:28am

Catégories : #Politique

Colosse au pied d'argile, l'image de la fonction présidentielle toute auréolée du prestige  de l'élection à la magistrature suprême est souvent entachée par les aléas de la vie quotidienne de son titulaire, une phrase mal interprétée, tirée de son contexte, une répartie volée par un micro indiscret, une information qui n'aurait pas du fuiter, toutes occasions exploitées évidemment par la meute des opposants.

 Manière d'être, comportement, marque à jamais l'image du pouvoir pour le conforter ou au contraire affaiblir la fonction présidentielle et ce, quelque soit la qualité de la politique menée?

Nous nous souvenons tous du Général de Gaulle, qui dit-on payait personnellement ses dépenses privées de téléphone et d'électricité...à l'Elysée.

De Nicolas Sarkozy qui a fêté avec ses amis aux Fouquet's, sur les Champs Elysées son élection à  la Présidence de la République, la croisière qui a suivi sur un luxueux yacht de ses amis fortunés, mais aussi les remarques à l'emporte pièce  du " casse toi pauvre con ", on " va vous nettoyer cette racaille au karcher" ont donné le ton d'un quinquennat flamboyant.

De son successeur, F Hollande qui a voulu rompre avec cette image un peu clinquante, en voulant être un " Président normal " et là, on peut dire qu'il a réussi à affaiblir l'autorité présidentielle comme jamais, son charisme de petit bourgeois, ses tergiversations permanentes et ses escapades en scooter de potache énamouré ont achevé un quinquennat calamiteux.

En élisant E Macron à la Présidence avec 66 % des voix contre Marine Le Pen, les français ont souhaité restaurer la fonction présidentielle (ils sont encore 51 % à le croire) . La rupture avec les manières de son prédécesseur était chose facile et son entrée dans la fonction particulièrement réussie.

E Macron, tout en poursuivant les réformes qu'il avait promises a assumé "les ors de la République" comme en a témoigné par exemple,l'usage du Louvre, et du Château de Versailles pour recevoir Poutine, le Parlement et une centaine de patrons de multinationales...Un certain goût du cérémonial, que certains disent emprunté au Général de Gaulle et à Mitterrand, une manière différente de faire la diplomatie ont  redonné à la France la place qu'elle avait perdue sur la scène internationale.

Mais cette belle image d'un Président jeune, volontaire ,novateur a déjà commencé à se ternir au bout d'un an de mandat. Si E Macron assume l'image de "Président des riches" dont on l'affuble avec la quasi suppression de l'ISF, et bientôt celle de "l'exit tax" qui avait été créée pour dissuader les riches de s'installer à l'étranger estimant qu'il ne faut pas décourager les investisseurs...d'autres faits, apparemment plus anodins marquent l'opinion et confirment que la Président n'a pas encore réussi à construire une vraie relation avec le peuple de France. La récente commande de 500 000 euros de vaisselle à la Manufacture de Sèvres, de même que la piscine hors sol du Fort de Brégançon et des voyages apparemment privés interrogent  les français qui continuent de se serrer la ceinture...Pourtant, lorsque Rocard a fait construire à la Lanterne, piscine enterrée et tennis, cela avait fait mois de bruits, et heureusement que le ridicule ne tue pas car la France ne peut quand même pas recevoir ses hôtes officiels dans de la vaisselle en duralex...

Et que dire des petites phrases tirées de leur contexte sur " les ouvrières bretonnes analphabètes ",  à un syndicaliste en tee short " pour se payer un costume, il faut bosser mon vieux " et dernièrement la réponse cinglante du Président à un jeune effronté qui l'appelait Manu, lui rappelant les règles élémentaires de la bienséance.

Récemment la célébration de la Fête de la Musique à l'Elysée avec un groupe électro et la photo du couple présidentiel au beau milieu de ces danseurs et danseuses a achevé de brouiller une image déjà un peu écornée. Comme le dit à juste titre un internaute " on ne peut pas se prévaloir de Paul Ricoeur et agir comme Pierre Berger "

La construction d' une stature présidentielle pour la postérité est vraiment l'œuvre de tous les jours, et d'une exigence sans limites, une bonne communication institutionnelle ne suffit pas...

Etienne Remaud

 

 

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