C'est l'histoire (de 1949 à 1979) du médecin tortionnaire d'Auschwitz, le criminel de guerre nazi qui s'invente une nouvelle vie à Buenos Aires, dans l'Argentine bienveillante de Peron et dans l'Amérique du sud, pour échapper à ses poursuivants.
Récompensé par le prix Renaudot (1) en Novembre dernier, le livre d'Olivier Guez est un roman sec, âpre et dur sur les trente années d'errance de ce tortionnaire inhumain " célèbre pour ses expériences sur les jumeaux et les nains, particulièrement ceux aux yeux bleus, qu'il sélectionnait lui même sur les rampes des chambres à gaz du camp de la mort ".
De l'Argentine au Brésil puis au Paraguay, caché sous un nom d'emprunt, bénéficiant du soutien de ses pairs et de sa famille restée en Allemagne, il ne connaîtra pas de répit, mais ne fut jamais identifié, ni jugé, ni condamné...
Olivier Guez, né en 1974 à Strasbourg est essayiste, journaliste et écrivain, après Sciences Po Strasbourg et des études littéraires à Bruges, il était surtout connu comme journaliste indépendant pour ses collaborations à de grands médias français et étrangers.
Olivier Guez a consacré trois années à l'écriture de ce roman historique, recherches en archives, contacts avec ceux qui l'ont connu et voyages en Amérique du sud, où, il a même retrouvé les traces de Josef Mengele dans la ferme où il se cachait sous une fausse identité.
Josef Mengele est un pur produit de l'Allemagne nazie, enfant de la grande bourgeoisie industrielle bavaroise, il s'est coulé parfaitement dans le mythe de la grande épuration et du rôle que pouvait jouer la médecine dans cette politique de l'horreur, alors qu'il était lui même médecin.
Comment ce médecin SS a t il pu échapper aux américains à la fin de la guerre, comment a t il pu passer au travers des mailles du filet de ses poursuivants pendant 30 ans et mourir de mort naturelle, incognito ?
, Trente années de l'Ange de la mort, terré comme un rat, c'est une plongée au cœur des ténèbres que nous offre Olivier Guez.
Etienne Remaud,
(1) Le prix Renaudot a été créé en 1926 par une dizaine de journalistes, lassés d'attendre les résultats de l'Académie Goncourt dans le Restaurant Drouant à Paris.
Ce prix, sans dotation financière est un hommage à Théophraste Renaudot fondateur au 17 ème siècle de la Gazette, considéré comme le premier journal français