Le sprint final J - 3

Dans 3 jours, les carottes seront cuites, cela fait un an qu'elles sont sur le feu, heureux ou déçus, nous connaîtrons les deux challengers du deuxième tour de la Présidentielle.

Rien n'est joué, les sondages nous disent que les candidats se tiennent dans un "mouchoir de poche", et, que les indécis, sans parler des abstentionnistes seraient encore très nombreux, 10 millions sur 46 millions d'électeurs, ce qui est beaucoup, beaucoup plus que les habituels 3 % de marges d'erreurs de nos instituts de sondage...Alors, tous les espoirs sont permis.

Lassitude après une campagne fort longue, désintérêt des électeurs devant les promesses qui ne seront pas tenues, rejet des politiques, avec les affaires et de tout ce qui s'y rattache, pollution des messages politiques par les médias, les raisons de cette situation sont évidemment sont évidemment multiples.

Cette campagne est celle du rejet, plus que celle de l'adhésion, même si chacun des 4 candidats dispose d'un socle intangible de voix de convaincus.

Au premier tour, les électeurs votent par conviction, pour le candidat dont le projet est le plus proche de leurs aspirations, alors qu'au deuxième tour, c'est plutôt le vote de raison qui l'emporte, le vote par défaut...Pourtant, dans certains milieux, pour éviter le duel entre les deux extrêmes, la peste et le choléra, Mélenchon/Le Pen du second tour, certains penchent pour le vote de raison dès le 23 Avril ?

Stratégie hasardeuse qui je l'espère ne sera pas le choix du plus grand nombre, il est à mon avis important que le premier tour représente la photographie la plus nette possible du paysage politique français, c'est lors du deuxième tour que doit se dessiner la majorité présidentielle.

Et, le soir du 23 Avril, nous serons nombreux à scruter avant les 20 Heures fatidiques les signes avant coureurs, de jubilation retenue, de fébrilité, d'anxiété sur les visages des acteurs de cette dramaturgie bien rodée.

20 heures, l'heure de la délivrance sera ouverte aux oracles des Instituts de sondage; IFOP,  BVA, Sofrès, IPSOS et autres qui livreront au grand jour leurs pronostics, les affinant au fur et à mesure que tomberont les résultats. Suivront les habituels remerciements des battus avec sourire contraint de circonstance, et les joutes oratoires des représentants des appareils, négociant en sous main les reports de voix, tandis que les deux challengers feront irruption à l'antenne, depuis leur QG, coupant brutalement le sifflet de ceux qui meublaient tant bien que mal cette attente.

Faute de temps, de majorité, et parce que la France n'est pas seule au monde, n'est pas libre de ses mouvements, encadrée par ses voisins, l'Europe, la Banque Centrale Européenne, le F.M.I. et les accords internationaux, et, parce que les gens sensés savent que l'on ne peut pas distribuer ce que l'on n'a pas gagné, nous nous endormirons, le sommeil encore troublé par les promesses envolées...

Ainsi se passent les soirées électorales.

Etienne Remaud