Divorce avec l'UE signé, le plus dur reste à faire...

Mercredi l'Ambassadeur de la Grande Bretagne a activé l'article 50 du Traité de Lisbonne qui lance officiellement le processus de sortie de l'Union Européenne.

Cette lettre remise au Président du Conseil de l'Europe ouvre 2 ans de négociations, qui mettront fin en Mars 2019 à 44 ans de relations en dents de scies, car nos amis anglais n'ont jamais été totalement européens, en ayant toujours "un pied dedans et un pied dehors".

Après le référendum du 23 Juin 2016, on avait prédit le pire pour la Grande Bretagne, certes la parité de la livre avec l'euro a accusé le coup, oscillant entre moins 20 et moins 15 % actuellement, provoquant le renchérissement des produits importés, l'exode massif des capitaux de la City ne s'est pas produit et les grandes sociétés n'ont pas encore décidé de transférer leur sièges sociaux dans des capitales plus accueillantes, l'emploi et la croissance se maintiennent...

C'est la prudence qui est de mise, le flegme britannique peut on dire, car le plus dur reste à faire, on ne détricote pas brutalement les liens de plus de 40 ans de vie commune. Mais, il faut faire confiance aux capacités de négociation des Britanniques face à une Europe désunie, affaiblie par les incertitudes électorales de la France, puis de l'Allemagne pour tirer son épingle du jeu comme elle a su le faire dans le passé en refusant l'Euro, négociant à la baisse sa participation au soutien de la politique agricole, en ne signant pas les accords de Schengen...

Michel Barnier le négociateur de l'UE a du pain sur la planche.

Thérésa May, s'appuyant sur sa majorité, et les Etats Unis de Trump , alliès depuis toujours persiste et signe. Elle a préparé un Livre Blanc qu'elle a intitulé " La Grande Abrogation" rien que cela et déclaré" Mieux vaut pas d'accord qu'un mauvais accord avec l'UE", oubliant un peu vite que la Grande Bretagne fait 50 % de ses échanges avec l'Europe...

Mais il est un autre danger aux conséquences imprévisibles qui guette la Grande Bretagne, c'est l'explosion du Royaume Uni, Cameron avec son pari fou a amorcé une bombe prête exploser. La première Ministre écossaise vient d' annoncer et faire voter un nouveau référendum, jouant sur du velours sachant que l'Ecosse a voté à plus de 50% contre le Brexit,, l'Irlande pourrait suivre et d'autres...plaçant la Grande Bretagne en position de faiblesse au démarrage de la négociation et la fin du Royaume Uni.

Triste fin de règne pour Elisabeth II obligée d'abdiquer sur un royaume éclaté.

Hasard du calendrier, c'est le 25 Mars que l'Europe a fêté son soixantième anniversaire, Robert Schuman signant à Rome avec les six le Traité qui a lancé l'Union Européenne.

Elle a grandi, prospéré pas à pas, s'est alourdie sans doute, mais a garanti la paix et la solidarité entre les peuples accomplissant ainsi le grand dessein de ses pères fondateurs.

A ceux qui lui font porter tous les maux, conséquences de leurs manquements et de leurs erreurs, les avantages l'emportent largement sur les inconvénients. D'ailleurs, un sondage Win Gallup de Décembre 2016 montre que partout en Europe, sauf en Grèce, le pourcentage des pro européens progresse au détriment de ceux qui veulent sortir de l'U.E.

Etienne Remaud