La ficelle était trop grosse...

Loupée, l'image de F Hollande, triomphant, acclamé, ovationné debout par un Congrès unanime à Versailles, réuni pour une réforme constitutionnelle s'estompe, peut être même que nous ne la verront pas...

Le scénario était pourtant bien au point, à la faveur des tragiques évènements de 2015 et le l'unité de façade qui a suivi, l'idée était bien tentante pour des politiques en mal de notoriété.

" Sous prétexte de faire l'union contre le terrorisme, reprendre une idée sécuritaire de la droite toute entière, la pimenter avec une pincée d'idéologie socialiste" et le tour politique était joué.

D'autant plus, que l'opinion publique, chauffée à blanc depuis le début de l'année, approuvait la déchéance de nationalité comme arme ultime de l'anti terrorisme. C'est bien connu, le peuple a besoin de symbole pour permettre aux dirigeants de régner, et au bon peuple d'oublier les aléas de la vie de tous les jours, et là, on en tenait un beau...

Portant, tout le monde sait bien que ce n'est pas la déchéance de nationalité qui empêchera les terroristes d'agir, d'autant plus que leur forfait accompli, la mort (en héros) est leur destinée suprême.

Patatras, le pataquès politique est maintenant à son comble et le coùt politique de cette désastreuse opération risque d'être lourd, très lourd pour le parti socialiste.

F. Hollande, voulait faire de la déchéance nationale un symbole d'unité nationale, mais au fil des jours des astuces d'écriture en amendements, rien à voir avec la réforme de l'orthographe sinon la concordance des dates, il en a fait un bel outil de discorde.

A gauche,

- avec les frondeurs, qui sont outragés par cette dérive sécuritaire qui vient de la droite, c'est l'horreur

- avec la démission de Taubira, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase

- les efforts de Valls et de Bartolone qui battent sans cesse le rappel des brebis égarées par la recherche à tout prix du compromis

- par la Ligue des Droits de l'Homme qui voit dans cette affaire une dérive sécuritaire qui sent le vent mauvais de l'histoire

- par le pouvoir judiciaire, tout en émoi, en effervescence comme des vierges effarouchées qui voient leur pré carré de la sacro sainte séparation des pouvoirs leur échapper...

A droite

- c'est l'armée en déroute, comme d'habitude, le nombre de généraux ambitieux est tel que chacun d'eux espère gagner la bataille pour en tirer profit, mais ils perdront la guerre.

Et devant ce spectacle, l'opinion publique se tait, résignée...renforçant ainsi l'immense majorité des déçus.

Et, F Hollande vient d'atteindre le seuil historique de 15 % d'opinion favorable.

Le piège n'a pas fonctionné, tous les bons braconniers savent que cela ne fonctionne pas à tous les coups. Et, l'occasion unique d'un F Hollande, triomphant, à Versailles, satellisé dans les sondages est un fiasco total.

Mon Dieu, faites que de nouveaux drames ne viennent pas à nouveau ternir notre histoire, car l'utilisation à des fins politiques des tragédies humaines est odieuse et insupportable.

Etienne Remaud