L'eau, une denrée rare donc chère...

A la télévision, les images des camions de pompiers et des feux ont remplacé celles des camions citernes remplissant les réservoirs municipaux à sec ...

Preuve  inéluctable du réchauffement climatique avec des températures moyennes qui continuent de grimper et une pluviométrie capricieuse, mais en en diminution constante, insuffisante  pour remettre à niveau les nappes phréatiques.

Pourtant en France, nous avions une pluviométrie moyenne importante avec une estimation de plus de 500 milliards de m3 par an, alors que nos besoins s'élèvent à environ 30 milliards de m3/an. Alors pourquoi s'inquiéter ?

Mais, ces chiffres cachent des disparités régionales importantes qui exigent que l'on apprenne à mieux utiliser cette eau gratuite. Car, nous utilisons mal, très mal ce don du ciel qui finit en très grande partie à la mer par ruissellement.

Les hydrologues estiment que en France actuellement, seuls 5 % de l'eau de ruissellement est stockée alors que en Espagne par exemple ce pourcentage atteint près de 50 %. Je ne parle pas des" fameuses bassines" alimentées par pompage des nappes phréatiques et qui sont un non-sens absolu, alors, que nous disposons en France de 350 000 réserves naturelles de plus de 1000 m3 peu entretenues pour la plupart d'entre elles...

Nos ressources en eau sont globalement satisfaisantes pour couvrir les besoins actuels, ménagers, touristiques, agricoles et industriels notamment agro alimentaires.

La Vendée, avec Vendée Eau est un département qui depuis de longues années gère bien sa ressource en eau constituée presque essentiellement par des eaux de ruissellement, captées, stockées, traitées, contrairement à certains département où l'on s'est contenté de puiser dans la nappe phréatique ! 

En Vendée, la pluviométrie était en moyenne de 825 mm/an ( en 2022, 654 mm) avec des différences importantes entre le Haut Bocage et le sud de la Vendée, Plaine et Marais Poitevin. Aux Herbiers, nous avons reçu près de 500 mm d'eau pluviale depuis le 1er janvier, ce qui laisse espérer une pluviométrie normale pour 2023.

Mais les besoins sont croissants, avec l'augmentation de la population  et les besoins industriels, Fleury Michon annonce que malgré un plan d'économie drastique sa consommation d'eau potable augmentera régulièrement, la Sodébo précise que pour couvrir es besoins de développement, sa consommation annuelle passerait à l'horizon 2030 de 850 000 m3:an à 1.250 000 m3.

En France, le problème de l'eau n'a jamais été pris en compte réellement, comme celui de  l'Energie par exemple, nos marges de progrès sont considérables, avec évidemment l'arme du prix avec un tarif progressif, mais aussi, la lutte contre les fuites de réseau 10% de notre consommation, la désimperméabilisation des sols, en interdisant les bitumages d'espaces privés, la réutilisation des eaux issues des stations d'épuration, le stockage domestique des eaux de pluie, le choix de cultures moins gourmandes en eau, et la déclaration obligatoire de tous les puits et station de pompage privés...

Mais toutes ces mesures seront insuffisantes si on ne décomplexifie pas la gestion de l'eau partagée entre de multiples acteurs qui mènent souvent des politiques incohérentes entre elles. Dixit le rapport de la Cour des Comptes. Et, si on abroge pas la fameuse loi sur l'eau de 2006, trophée des écologistes qui empêche de multiples projets d'éclore en interdisant toute atteinte à la continuité des cours d'eau, retenues et dérivations...

Nous irons à terme vers une nationalisation de la ressource en eau, c'est inévitable.

Etienne Remaud