Le policier est -il un justiciable comme vous et moi ?

Il a fallu la mise en détention provisoire d'un policier pour déclencher une polémique qui n'est pas prête de s'éteindre et, qui embarrasse bien le monde politique, partagé entre l'obligation de défendre l'état de droit et le soutien à la police pour le maintien de l'ordre.

Darmanin, le Ministre de l'Intérieur, le déçu du remaniement, pensait passer des vacances tranquilles, c'est loupé, car la contagion s'étend dans tout le pays.

Des mises en détention provisoire de policier, en attente de jugement, il y en a eu d'autres, quelquefois pour le protéger de la vindicte populaire. Le plus souvent, en cas de fautes avérées, une enquête de l'IGPN, la police des polices est déclenchée, avec quelquefois de la part d'un juge, la mise sous contrôle judiciaire.

Mais dans l'affaire en question, de la BAC de Marseille, un jeune manifestant (21 ans) aurait, à terre été roué de coups les images ayant fait la une des réseaux sociaux, ce sont les propos du Directeur de la Police qui ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase en déclarant " Un policier en attente d'un éventuel procès n'a pas sa place en prison". Propos étonnants, repris par le préfet de police de Paris, de la part d'un officier général qui connait le devoir de réserve et le poids de ses propos, à moins qu'il ne soit proche de la retraite...

Les Nupes et autres opposants n'ont pas manqué d'appeler au rétablissement de l'ordre républicain dans la police et au respect de l'état de droit.

C'est le juge des libertés et de la détention qui seul peut décider en attente de jugement la mise en détention provisoire d'un suspect. En l'occurrence, il a du considérer que les faits reprochés au policier, en fonction, étaient suffisamment graves, et, que quelles que soient les attaques dont il a été victime précédemment son comportement n'avait pas été exemplaire.

Car, dans l'exercice de ses fonctions, le policer, n'exerce pas une profession comme une autre. Sa responsabilité en qualité de policier en fait une circonstance aggravante devant la justice, car, il est armé, il peut procéder à des arrestations, enfreindre le code de la route... Or, ces droits exorbitants du droit des simples citoyens entrainent des devoirs hors du commun et notamment celui de l'exemplarité.

C'est le droit, mais je ne peux m'empêcher de penser que le métier de policier est de plus en plus difficile à exercer, car c'est une profession exposée, tous leurs faits et gestes étant livrés aux réseaux  sociaux. Il y aura bientôt dans les manifestations plus de photographes amateurs et professionnels que de manifestants...pas toujours animés de bonnes intentions.

Peut-on exiger de la police une exemplarité dans leurs fonctions que nous, simple citoyen, ne sont pas toujours capables d'assumer dans la vie de tous les jours ?

Etienne Remaud,