Réforme des retraites, et maintenant...

Avec l'ultime recours au 49/3 pour adopter le projet de Loi de retraite à 64 ans, la France vient d'entrer dans un processus dont on ne connait pas l'issue.

C'est ce Lundi à 16 heures que nous saurons si la motion de censure du Gouvernement obtiendra les fatidiques 287 voix favorables qui entrainerait la démission de Gouvernement et l'écroulement du projet de réforme des retraites, pourtant bien nécessaire.

C'est E. Macron qui a décidé d'y recourir estimant " que les risques financiers et économiques étaient trop grands pour jouer avec l'avenir du pays". E Ciotti, Président des P.R., contrairement à ses promesses a été dans l'incapacité d'apporter toutes les voix républicaines pour une adoption par voie parlementaire. Aurélien Pradié, son ambitieux ex Vice Président destitué récemment tenait là sa vengeance...

Un échec, à quelques voix près, aurait sonné le glas de toutes les ambitions présidentielles, dès lors, le recours au 49/3, qui n'est pas un déni de démocratie comme veulent nous le faire croire la cohorte des opposants, était inévitable.

Un vote favorable de l'Assemblée Nationale aurait sans doute achevé de fissurer le bloc syndical CGT/CFDT et rassuré l'opinion. Alors que au contraire le recours au 49/3 accrédite l'idée "de passage en force " qui a eu pour effet de jeter de l'huile sur le feu.

Sur fond d'émeutes "spontanées" discrètement encouragées par les syndicats qui laissent faire, et ainsi, ouvrent la porte aux casseurs la situation peut devenir ingérable. Cette chienlit est de fait encouragée par le spectacle intolérable et déshonorant des élus d'opposition qui ont empêché E. Borne, la Première Ministre de s'exprimer devant une Présidente de l'Assemblée Yaël Braun Pivet médusée, incapable de ramener le calme et la discipline...Elle ne récolte que ce qu'elle mérite, souvenez vous de ses prises de position très très libérales... sur la tenue des élus sur les bancs de l'Assemblée...

Plusieurs scénarios sont maintenant possibles, soit la motion de censure est acceptée, entrainant la démission du Gouvernement, l'enterrement du projet de réforme des retraites et la dissolution de l'Assemblée avec de nouvelles élections, et, le risque bien réel pour E Macron de finir sont mandat en cohabitation. Soit, ce qui est probable, la motion de censure est rejetée, alors E.Macron pour se relancer devra sacrifier la courageuse et honnête E. Borne sur l'autel de la République, trouver un nouvel attelage et essayer de renouer le dialogue avec les syndicats et l'opinion...

La crise ouverte est sociale, politique et économique, elle ouvre une grave période d'incertitudes qui sera ni favorable à la France sur l'échiquier européen mondial, ni aux Français qui devront payer de leurs poches leurs imprévoyances?

Etienne Remaud,