Etre jeune en 2020 ?

Nés avec ce siècle, ils sont, soit engagés dans un parcours de formation, soit en activité professionnelle, soit en attente d'une formation, soit sur le marché de l'emploi.

Pour ces derniers notamment, la rentrée de Septembre s'annonce difficile, très difficile, et l'on peut comprendre leur relative insouciance devant les mesures anti corona virus, alors que d'autres difficultés s'annoncent sur le marché du travail.

C'est près de 700 000 jeunes (de 16 à 25 ans) soit l'équivalent d'une classe d'âge qui va se retrouver sur le marché de l'emploi, alors que le taux de chômage des jeunes frise les 25 % et que l'UNEDIC annonce environ 800 000 chômeurs de plus en fin d'année.

Le choc de 2020 sera terrible, et ce ce seront encore les jeunes issus de familles défavorisées, ou sans formation qui paieront le plus lourd tribut à la crise. Car, pour eux, "l'ascenseur social", il ne connaisse pas, et l'espoir que nous avions, nous les anciens, d'avoir une situation meilleure que nos parents s'éloigne pour eux de plus en plus.

L'objectif devient souvent, seulement de trouver un travail, celui qui se présente, pas forcément celui que l'on aurait aimé faire, quitte à passer par les petits boulots et l'intérim...

En situation normale, il est très difficile de changer de statut, quand on naît dans la pauvreté ou la précarité, on a tendance à y rester, car malgré les aides multiples  ( La France est le premier pas en Europe pour la redistribution sociale), les inégalités de revenu, de patrimoine, de logement sont cumulatives, et, si l'on y ajoutent, les origines et le lieu où on habite, le handicap est quasi insurmontable.

Le constat est préoccupant, mais en 2020 avec les conséquences de la crise économique, il devient alarmant, c'est pourquoi J Castex, le Premier Ministre, et E Borne la Ministre du Travail ont lancé la semaine dernière le plan Emploi Jeune, " un jeune= une solution " Un investissement sans précédent, à la hauteur des enjeux, en y consacrant 6,5 milliards d'euros pour un objectif de 450 000 jeunes concernés.

Toute la panoplie connue des aides est mobilisée, ce qui change, c'est son volume et sa volonté d'impact dans des des délais très courts pour une efficacité maximale : les aides au recrutement, 4000 euros/an jusqu'à 8000 euros/an pour un alternant en formation de plus de 18 ans, le soutien accru à l'apprentissage, et pour faciliter l'entrée dans la vie professionnelle "le pied à l'étrier" des formations élargie et nouvelles dans le secteur du numérique et de la santé par exemple, et pour les jeunes encore plus éloignés de l'emploi en construisant 300 000 parcours d'emplois d'insertion ...

Des moyens énormes, à la mesure des enjeux, un plan sans précédent, mais qui pour réussir compte sur les collectivités locales et surtout les entreprises.  Car, en entreprise, on ne crée pas, ni ne supprime des emplois par plaisir, mais en fonction d'un carnet de commandes qu'il faut satisfaire...

La défiance envers la démocratie, confirmée lors des dernières élections avec un taux d'abstention des jeunes inédit est un signe précurseur de la  fragilisation de notre société. Oui, il y a urgence, la France a besoin du plein investissement des jeunes générations pour assurer son avenir.

Etienne Remaud,