Loi sur la bioéthique, on en reparle...

C'est cette semaine que la révision de Loi sur la Bioéthique revient en deuxième lecture devant l'Assemblée Nationale.

Ce n'est sans doute pas le meilleur moment, en pleine période de vacances pour aborder et faire partager par l'opinion les interrogations que ce texte suscite.

La crise du corona virus est la cause de ce retard dans le calendrier, préparée en 2018, cette révision a déjà fait l'objet de nombreux débats, Etats Généraux de la bioéthique d'abord, discussion à l'Assemblée Nationale fin 2019, approbation du bout des lèvres du Sénat début  2020, elle devait revenir dans la foulée devant l'Assemblée Nationale, mais le corona virus est passé par là.

Après les amendements des Assemblées, le projet de Loi qui fait 86 pages ne fera toujours pas l'unanimité, ni dans le monde politique, ni chez les scientifiques, ni chez les philosophes, ni dans la sphère religieuse, ni dans l'opinion. Autant dire, qu'il va accentuer encore la division des français.

De quoi s'agit-il ?

Ce projet de révision qui comporte de très nombreux articles, ( voir O.France du 27/07) doit notamment ouvrir à toutes les femmes, sans conditions, et gratuitement, à la PMA (Procréation médicale assistée ), c'est à dire l'ouverture aux couples de femmes homosexuelles et femmes seules. Si ce projet est approuvé en l'état, ce qui est probable, il entrainera  évidemment des problèmes juridiques, sur la filiation et, ouvrrira la porte à la GPA (gestion par autrui) ou location de ventre, et toutes les dérives possibles qui peuvent y être attachées sur les manipulations génétiques, les cellules souches, les chimères etc.

Certains comités scientifiques, les organisations familiales, les autorités religieuses se sont efforcés de replacer le sujet sur le terrain moral, en dehors du champ scientifique, en alertant les politiques sur les bouleversements des structures de la société qu'entrainera inévitablement ce projet. La notion de famille, cellule de base de notre société, avec un père, une mère et des enfants en sera durablement affectée...

Je me suis intéressé à ce propos particulièrement à la prise de position officielle de l'Eglise Catholique et notamment sur la manière dont elle communique avec l'opinion. J'ai relu deux fois le Communiqué de la Conférence des Evêques de France ( Mgr d'Ornellas). N'étant pas théologien, je ne sais pas à qui s'adresse ce texte, mais le langage ésotérique utilisé fait qu'il n'est manifestement pas destiné au grand public.

Pourquoi, et c'est le reproche que je fais à la hiérarchie, qui, semble t il utilise à dessein un langage hermétique pour mieux accréditer la confiance aveugle que les chrétiens doivent avoir envers la religion. Je crois que il y a une toute autre manière, plus simple, plus claire de dire les choses, les chrétiens citoyens veulent comprendre avant de croire, l'Eglise doit leur en donner les moyens, si elle veut faire entendre sa voix.

A ce propos, j'ai apprécié le texte d'introduction de la Conférence des Bernardins de Mgr de Moulin Beaufort, car il correspond à ce que je pense" c'est un cri d'alarme que je lance aux responsables politiques, ces apprentis sorciers, insensibles aux enjeux de leurs décisions, parce qu'ils sont fascinés par les promesses des techniques médicales et des techniques juridiques. Ils sont en cela semblables à beaucoup de nos concitoyens" sic 

Mais le problème reste entier, avec des points de vue qui semblent irréconciliables, tant la pression d'une partie de l'opinion est forte. 

Fallait il bousculer le calendrier, ou attendre des jours plus sereins ? La promesse de campagne d'E Macron avec en ligne de mire la fin du quinquennat doit y être pour quelque chose. L'importance de cette révision aurait mérité un tout autre traitement.

Etienne Remaud,