Convention Citoyenne : un essai non transformé...

Créée en pleine crise des "Gilets Jaunes" en réponse aux désirs de démocratie directe qui ont fleuri sur les ronds points, et, après la tentative avortée des Cahiers de Doléances, enterrée sans fleurs ni couronnes croupissant dans les sous sols des Préfectures, le Gouvernement était dans l'obligation de proposer quelque chose ;  la Convention citoyenne dont le premier acte s'est terminé hier soir.

Depuis l'antiquité, l'idée de la démocratie directe a toujours hanté les esprits, sans succès, de même, et, plus récemment dans les pays nordiques voisins les essais n'ont pas été concluants.

Faisant fi de toutes ces expériences, "en France, on est les meilleurs" le Gouvernement a pris la décision quand même de relever le défi ; Créer une France en miniature , un échantillon représentatif composé de 150 personnes, chargé de faire des propositions au Gouvernement.

Ces 150 personnes ont été choisies par tirage au sort à partir des numéros de téléphone dans un panel de 250 000 personnes ( 15% de fixe - 85% de mobile) pour créer un échantillon représentatif ( 51% de femmes, 49% d'hommes, une répartition, par âges, par niveaux de formation, par profession, par engagement sociétal, et répartis sur toute la France…).

Pour faciliter la participation, l'accord étant sollicité, une indemnité de 86 euros/jour s'ajoutant au remboursement de la perte éventuelle de salaire, tous frais payés, et avec une indemnité pour garde d'enfants étaient prévues, soit un budget global de 5.389.126 euros avec les frais d'organisation et d'encadrement.

Quand au sujet autorisé, pour éviter les débordements, et "les tartes à la crème, du il n'y a qu'a, il faut qu'on", il a été circonscrit à la lutte contre le réchauffement climatique. C'est dans le cadre du Conseil Economique et Social que les débats ont été organisés en 6 séances de travail, par petits groupes pour que chacun puisse s'exprimer, mais solidement encadrés par les Cabinets de Consultants titulaires du marché et une armée de 140 experts...

C'est le Week End dernier que s'est tenue en plein confinement la dernière Assemblée Plénière, qui a voté les propositions à une écrasante majorité sauf une : la réduction du temps de travail de 35 à 28 heures/semaine. Heureusement, à mon avis (sic).

D'après les engagements pris, les 149 propositions restantes, regroupées dans un rapport de 600 pages doivent être remises au Gouvernement, pour être soumises au Parlement ou à référendum, avec tous les risques qu'il comporte, les français ne répondant pas à la question posée, mais pour ou contre celui qui la pose. Cf 2005)

Comme d'habitude, les médias ont fait la une des J.T. avec la réduction du temps de travail, les 110 Km sur autoroute...oubliant tout le travail de fond qui a été fait.

Je suis persuadé ( comme je l'aurais fait ) que les participants se sont investis avec sérieux et honnêteté dans ce processus, même si beaucoup d'entre eux ont pu regretter le poids pris par les experts...et se posent des questions sur le devenir de leur travail.

Qu'en restera t il ? La démocratie directe est une utopie qui ne peut remplacer la démocratie représentative, elle ne peut que s'inscrire en complément et sur des questions précises, car en dernier ressort, ce sont toujours les élus qui décident.

Merci , Messieurs, merci Mesdames, vous avez bien travaillé...

Etienne Remaud,