Non, les Gilets Jaunes ne sont pas la France

Ils ne représentent qu'une toute partie de la population, population qu'ils essaient de mobiliser par tous les moyens avec la complicité des médias qui ravis de cette aubaine leur offrent une tribune disproportionnée avec leur importance.

Pourtant, à l'origine ce mouvement populaire et légitime cristallisait un mal être et un mécontentement certains. Il s'est malheureusement radicalisé et politisé perdant petit à petit ce qui faisait sa force et son originalité.

Les principales réclamations ayant été satisfaites, 14 milliards non financés, arrachés par la pression à l' économie, le mouvement aurait du s'arrêter ...Mais, aveuglés par une volonté de contrecarrer par tous les moyens l'action réformatrice d'E. Macron et de son Gouvernement, les "gilets jaunes" appuyés par quelques personnalités politiques irresponsables ont transformé ce mouvement social en opposition politique.

Beaucoup d'hommes politiques, réservés à l'origine sur le mouvement des "Gilets jaunes" ont fini par le soutenir publiquement, espérant récupérer "les dividendes" lors des prochaines échéances électorales. L'histoire se répète inlassablement.

L'annonce par le Gouvernement du Grand débat national a été le déclencheur d'une fronde d'édiles locaux, pourtant habituellement prudents et réservés. Certains n'hésitant pas au mépris des conventions à prendre position lors des Cérémonies des Vœux à la population. en déclarant qu'ils ne croient pas à l'utilité de ce "grand déballage" que tout cela ne servira à rien, renforçant ainsi le lot des sceptiques qui seraient 2 sur 3 actuellement, refusant même d'organiser ce Grand débat.

Ce n'est à mon avis ni le lieu ni le moment de politiser cette tradition bien sympathique.

Cette attitude est d'autant plus étonnante que les Républicains s'apprêtent eux aussi à lancer une consultation nationale, et que même en Vendée, le Président du Conseil Départemental s'y met aussi avec " Vendée 2040". Ce qui est bon pour les uns serait mauvais pour les autres. Curieuse conception ...

Devant cette situation inédite, le Président a décidé de rencontrer dans leur fief des Maires pour renouer un dialogue quelque peu distendu et d'adresser à tous les Français une longue lettre pour s'expliquer. 

J'ai beaucoup aimé dans cette lettre, en introduction, le rappel de qui nous sommes, et pour éviter les dérives inévitables de ce genre de consultations le cadrage suffisamment ouvert qui nous est proposé pour ne pas étouffer l'expression populaire.

Mais combien l'auront lu cette lettre ?

Les Français ont deux mois pour exprimer leurs doléances et participer aux débats que les Maires devraient sinon organiser, au moins faciliter.

Pour le Gouvernement, l'enjeu est de taille, d'abord l'importance de la participation, plus elle sera forte, plus le stérile face à face avec les Gilets Jaunes finira, ensuite, la transformation du "fatras" inévitables de doléances en aspirations collectives, pour aboutir à un nouveau contrat de gouvernement.

C'est en 1788 que les premiers Cahiers de Doléances sont apparus à la demande de Louis XVI, ils ont été enterrés en 1793 avec une Constitution qui n'a jamais été appliquée, et pourtant ils étaient très modérés, rédigés et filtrés par les édiles locales. Il y en aurait 60 000 conservés précieusement dans les archives départementales. Formulons le vœu que ceux de 2019 ne connaissent pas le même sort.

C'est une chance qui nous est offerte prenons là.

Etienne Remaud,