Avons nous perdu le goût de l'effort ?

Non, car c'est dans notre nature de chercher à s'économiser en permanence. Cette logique est inscrite dans nos gènes et nous n'y échappons pas. Depuis le premier outil fabriqué par la main de l'homme, tout ce que nous appelons le progrès n'a au fond d'autre but que de minimiser les efforts pour vivre.

Faut il continuer de travailler sa mémoire, alors que nos smartphones retiennent tout, a quoi bon rechercher des repères pour circuler alors que le GPS le fait bien mieux que nous, a quoi bon acheter des vélos à assistance électrique, alors que des générations de cyclistes ont pédalé ...sans problèmes.

De l'avis général, et dans tous les domaines nous recherchons la facilité et cela n'est pas sans influencer notre comportement, particulièrement celui des jeunes générations.

N'at on pas vu cette année des élèves se rebeller au bac contre la difficulté (selon eux) de certaines épreuves, et quand nous faisons plusieurs tours de parking pour rechercher la place la plus proche de l'entrée du supermarché, sommes nous, les adultes, si différents?

Il fut un temps, celui que j'ai connu, où l'école favorisait l'effort, le mérite, alors qu'aujourd'hui, il faut laisser l'enfant trouver son rythme, apprendre à lire, à écrire, à compter, sans contraintes...ce qui selon moi explique les colères inadmissibles des jeunes enfants en public à la moindre contrariété...

Comme le dit si bien Pascal Bruckner" la réussite est maintenant entachée de défiance, elle n'est plus attribuée au travail, à des qualités particulières, au talent, mais à la chance,  comme un produit des inégalités sociales. " On n'a pas choisi sa famille !

Autrefois, on travaillait pour chercher un pouvoir d'achat, pour avoir un statut dans la société, maintenant ce n'est plus suffisant, il faut que le travail plaise, qu'il soit utile, et préserve une vie en société qui fait la part belle aux loisirs...

La crise du Covid 19 a accéléré ce changement de mentalité en faisant basculer beaucoup de travailleurs vers l'inutilité de l'effort avec l'argent facile distribué, sans contrepartie et sans se préoccuper de son origine.

C'est ainsi que des milliers d'emplois ne trouvent pas preneurs, malgré un taux de chômage très élevé, en raison des contraintes de pénibilité, de salaire trop faible, de travail tard le soir et en weekend alors que les autres prennent du bon temps.

Une chercheuse américaine de l'Université de Pennsylvanie a recherché ce qui différenciait "les gagneurs" des autres. Elle a démontré que le succès dépendait moins du talent, et de l'origine sociale que de l'intérêt au travail, de la volonté de progresser, de la conviction de faire oeuvre utile et de l'espoir de réussir.

La "niaque" en langage populaire, cela s'apprend dès le plus jeune âge, mes parents m'ont appris que l'on ne pouvait pas avoir tout tout de suite et que la curiosité et l'ambition ne sont pas des vilains défauts.

Tout obstacle vaincu donne du prix à ce que l'on a obtenu.

Etienne Remaud,