Nous sommes de plus en plus seuls...

C'est le grand paradoxe de notre époque, malgré l'abondance des moyens de communication à notre disposition, le sentiment de solitude gagne toutes les couches de la population.

La pandémie que nous venons de subir avec toutes les restrictions mises en oeuvre a révélé que nous étions des êtres sociaux, que nous avions besoin de fréquenter d'autres personnes, d'avoir des contacts physiques dans la famille, avec les amis, avec les voisins, avec les collègues de travail...

Nous en connaissons maintenant le prix.

Le sentiment de solitude, d'être seul, ni écouté, ni compris, ni utile, peut tuer, et en tous cas finir par altérer notre santé mentale, notre moral.

Il suffit d'observer la prolifération des officines qui offrent leurs services payants à tous ceux et celles qui ont besoin d'être assistés, réorientés, qui ont besoin de retrouver la confiance en eux, le moral pour se sortir d'un mauvais pas, oublier leur mal  être, retrouver l'amour...

L'homme est bien un animal grégaire, qui, si, il apprécie des moments d'isolement, ne peut vivre durablement sans les autres, sans appartenir à un groupe auquel il s'identifie par le comportement, notamment chez les jeunes.

Certains spécialistes pensent que l'on peut établir un lien de causalité entre l'utilisation des réseaux sociaux et le développement de ce sentiment d'isolement. Le télétravail, la visio conférence, les smartphones at autres tablettes, permettent à l'infini de s'affranchir du temps et de l'espace, mais ne remplacent pas le vrai contact physique où tout le comportement, les mimiques, l'intonation de la voix participent à la communication des personnes entre elles.

Pour autant, les moyens de communication modernes ne sont pas porteurs de tous les maux, car, en contrepartie, ils ouvrent à tous la connaissance infinie, et, l'information immédiate.

Pour J.C. Kaufmann, l'augmentation de la solitude sociale est l'augmentation de l'individualisation des êtres dans la société. Pour preuves, le nombre de célibataires en France qui atteindraient selon l'INSEE 18 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population totale.

Autrefois, on quittait le foyer familial pour se marier, fonder une famille. La famille était reconnue comme un élément de stabilité structurelle de la société. Aujourd'hui, on se marie beaucoup moins, on vit occasionnellement et temporairement en couple, assuré de trouver facilement un autre partenaire si besoin. Et, ce n'est que beaucoup plus tard que l'on voit se constituer des couples plus stables en prévision de la vieillesse que l'on craint de vivre seul.

Même l'Administration accompagne ce mouvement par une individualisation croissante de ses relations avec les citoyens, par la la fiscalité, les contacts administratifs avec chacune des personnes, en couple ou non. 

Préserver une vie sociale dynamique, où, en famille, avec les amis, on se parle, on s'écoute, on débat, on se confronte, est encore le plus sûr moyen de trouver sa place dans la société.

Etienne Remaud,