Un premier tour inédit et inquiétant

Ce sont les abstentionnistes qui ont gagné avec près de 70 % , soit plus de deux français sur trois, près de 30 millions d'électeurs. Rappelons qu'en 2004, ils représentaient 38,13 % et en 2010 51,76 %, le bond en avant est sans précédent.

C'est pire que les plus pessimistes pouvaient imaginer et montre à quel point de plus en plus de français se désintéressent de la politique.

Derniers rendez vous électoral avant les présidentielles de l'année prochaine ce scrutin représentait un fort enjeu pour les partis politiques en vue de définir leur stratégie.

Or, la faiblesse de la participation ne permettra pas d'en tirer des conclusions utiles pour la redéfinition de leur ligne politique.

La droite gagne quelques points, tandis que l'extrême droite en perd près de 10 et que le LRem, malgré la présence de près de dix Ministres et Secrétaires d'Etats ne participera pas au second tour dimanche prochain. C'est dans les Hauts de France que la pilule est la plus amère. On a envoyé Dupond-Moretti au charbon pour affaiblir X Bertrand le prochain adversaire de E. Macron, catastrophe, or, X. Bertrand fait le plein, et voilà que le LRem en est réduit à demander le report de ses voix sur X Bertrand. On aura tout vu...

Les politiques se sont évidemment interrogés sur la causes de cette abstention massive. Elles sont évidemment multiples et combinées mais cachent sans doute le vrai mal être des français avec la politique et peut être même envers toute la classe politique.

Pour ce premier tour, on peut penser que après la crise sanitaire les "français avaient la tête ailleurs", avaient plus envie d'air pur et de liberté que de consacrer un peu de temps à accomplir leur devoir civique, soit, certains ont aussi pensé se réserver pour le deuxième tour, mais c'est sans doute le sentiment diffus que voter ou non cela ne changera rien...qui a prédominé.

Ce sont les jeunes surtout qui ont été les grands absents de ce scrutin et les classes populaires ajoute J.L. Mélenchon, car, leur préoccupations sont ailleurs et quand on a le sentiment que ce la ne servira à rien, à quoi bon allez voter ? 

Remplir son devoir civique, déposer son bulletin dans l'urne à chaque élection, après la Messe, cela représentait quelque chose d'important pour les plus anciens d'entre nous. Il faudra trouver d'autres formes de participation comme celle du vote électronique, par internet, plus conformes aux modes de communication des jeunes, que le symbolique dépôt d'un bulletin dans une urne...pour les réconcilier avec la démocratie.

Après ce coup de semonce, c'est la démocratie qui est menacée. Espérons que le monde politique et l'ensemble des citoyens vont oublier, la petite cuisine d'entre deux tours, et allez voter dimanche prochain.

Aux urnes citoyens !

Etienne remaud,