Au Mardi gras, l'hiver s'en va.

C'est un très vieux dicton que la gelée matinale du vendredi 21 Février a confirmé, mais ne vous y fiez pas, car l'hiver reviendra sans doute fin Avril début Mai pour se rappeler aux bons souvenirs des jardiniers trop audacieux.

Le Mardi Gras, marque traditionnellement la transition entre un hiver vieillissant et un printemps rayonnant. Il tombe cette année le Mardi 25 Février, c'est une date mobile, 47 jours avant Pâques, le Carême durant 45 jours.

Mais quelle est donc l'origine de cette journée particulière du Mardi Gras ?

Selon une tradition séculaire où la religion catholique imprégnait les us et coutumes de la vie en société dans nos campagnes, il fallait, avant les privations du Carême, période de jeune et d'abstinence, consommer toute la nourriture, œufs et viandes notamment qui étaient interdites pendant le Carême. Et, par extension, s'autoriser pendant le Carnaval, en se déguisant pour chanter, faire la fête et prendre tous les plaisirs que l'Eglise n'autorisait pendant le Carême...

Le déguisement avec masque, dans certaines régions autorisait bien des outrances et des plaisirs interdits, le signal du début des réjouissances étant donné " par un Pape des fous " élu à cette occasion.

La tradition du Carnaval ( qui signifie " pas de viande" ) proviendrait de la Commedia Del Arte, théâtre populaire d'improvisation italien avec ses personnages, le bon vivant Arlequin et son costume à damier, haut en couleurs, le vieil obsédé Pantalon en collant rouge mettant en valeur sa virilité et le gros et ventru Polichinelle, le bouffon...

Les Carnavals qui précèdent le Mardi Gras se sont mondialisés et chacun d'eux a cherché à  créer et développer un style qui lui est propre, le seul point commun étant au final le défilé des carnavaliers, avec les chars et les inévitables lancers sur la foule des confettis, serpentins , fleurs et autres. Le Carnaval de Venise n' a évidemment rien à voir avec ses personnages aux habits rutilants du 18 ème siècle se pavanant sur la Place Saint Marc, avec celui de Rio, où, température aidant, les costumes sont beaucoup, beaucoup plus légers, ni avec celui de Dunkerque avec son lancer de harengs du haut du balcon du beffroi sur la foule, ni avec celui, beaucoup plus traditionnel de Nice et son corso fleuri, et Cologne, et Mayence, et la Nouvelle Orléans...  

Plus prosaïquement, et encore aujourd'hui, le Mardi Gras, s'il n'est pas plus gras que les autres jours est toujours l'occasion de se régaler des merveilles d'Aquitaine, des bugnes du Lyonnais, des beignets, des crêpes et autres bottereaux de Vendée...

Que ce soit en version craquante ou moëlleuse, mais toujours nappées de sucre glace, ces sympathiques pâtisseries sont toujours aussi délicieuses.

Etienne Remaud