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Un regard citoyen

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Chronique citoyenne sur tous faits de société et notamment politiques


Orléans par Yann Moix Grasset Editeurs

Publié par Remaud Etienne sur 12 Septembre 2019, 09:02am

Catégories : #J'ai Lu

Je ne veux pas dans cette chronique vous entretenir des polémiques, justifiées ou pas, que les médias et l'intelligentsia parisienne entretiennent autour de la personnalité de Yann Moix, mais de Yann Moix : écrivain.

Condamné pour une dessin diffusé à 21 ans alors qu'il en a 51, critiqué pour avoir déclaré "qu'il n'aimait pas les femmes de plus de 50 ans", privé de droit de réponse à la radio et à la télévision, vilipendé pour avoir parlé des sévices que lui aurait fait subir son père, rayé des listes de nominés pour les prix littéraires, Yann Moix est mis au ban de la société et son dernier livre " Orleans " retiré des rayons de certaines librairies.

Trop c'est trop. "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage ". Je ne cautionne pas toutes ses déclarations, dont certaines sont particulièrement inopportunes, mais je trouve que Y Moix écrit bien et pour cela il mérite toute notre bienveillance.

J'ai lu son derniers livre " Orléans " un roman autobiographique dans lequel l'auteur raconte le cauchemar intime de son enfance à Orléans, en deux grandes parties " Dedans/ Dehors " où les mêmes années sont revisitées en autant de chapitres scandés par les changements de classes de la maternelle à Maths Sup.

Dedans, entre les murs de la maison familiale ((en famille si l'ont peut dire)

Dehors, entre les écoles, les copains, les amis, les amours.

Yann Moix, écrivain , réalisateur français, prix Goncourt du 1er Roman en 1996 avec "Jubilations vers le ciel", Prix Renaudot en 2013 avec "Naissance", nous livre un texte habité d'une poésie et d'une beauté rares où chaque mot, chaque scène semble avoir été choisi par des capteurs d'une sensibilité rare, exacerbée par le malheur.

Il réussit remarquablement dans la première partie à nous faire vivre son sauvetage par la littérature, son refuge, jardin secret, Gide, Péguy et le poète Ponge qu'il admirait.

C'est un texte dur, avec des scènes parfois insoutenables qui paraissent tellement excessives qu'elles en paraissent inimaginables...

Les démentis de son père et de son frère donnent à ce livre un parfum de scandale, mais n'enlèvent rien à la force de cette œuvre littéraire, qui nous change des mièvreries et des chasseurs d'opportunités qui fleurissent sur les étals des libraires à chaque rentrée littéraire.

Yann Moix est un grand écrivain, on le reconnaitra quand les cendres de ses vaines polémiques se seront éteintes. Puisse t il se souvenir que " toutes vérité n'est pas bonne à dire ".

Etienne Remaud,

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