On aime les histoires qui se terminent bien...

Le Club de Football des Herbiers (VHF) est entré dans l'histoire en disputant contre le Paris Saint Germain ( PSG) une finale de Coupe de France devant 75 000 spectateurs dont la moitié de vendéens, en comptant les vendéens de cœur...

On se souviendra longtemps de leur parcours en Coupe de France et en Championnat avec la reprise du management de l'équipe par F Masala, ancien adjoint de F. Reculeau, remercié au début de l'année pour insuffisance de résultats.

Les victoires se sont enchainées le plus souvent à l'arraché au prix d'un engagement collectif et d'exploits individuels, et, l'appui enthousiaste du 12 ème homme ; les supporters, en 8ème de finale 3/0 contre Auxerre, à Auxerre dans des conditions climatiques dantesques, à Nantes La Beaujoire contre Lens 4/2 aux tirs au but avec un Pichot impérial et plus de 25 000 spectateurs.

Le match contre Lens, la manière et la victoire ont donné le signal d'un engouement exceptionnel pour le club et son histoire, qui est allé croissant, confirmé par l'ouverture à la Finale, contre Chambly à la Beaujoire 2/0 devant 37.500 spectateurs

L'intérêt soudain des médias, les multiples interviews, les reportages ont projeté les Herbiers sur le devant de la scène, ses industries, ses habitants, son taux de chômage, ses élus, son art de vivre, tout y est passé, et maintenant la France entière peut situer les Herbiers sur la carte de France. Une frénésie populaire démesurée a gagné les herbretais, les vendéens et les réseaux sociaux qui regorgeaient de superlatifs à l'envi "le petit poucet, l'ogre parisien, les Herbiers, terre de géants", et même certains beaucoup plus osés " les couillus contre les friqués"à propos de la différence énorme des budgets . La liesse populaire est contagieuse et souvent excessive...

Et, lorsque les 140 ou 160 cars ont déferlé vers la capitale, précédés d'une escouade en  "meules bleues" on a senti passer comme un souffle patriotique revanchard de la Vendée héroique contre la Capitale. Même sur le Stade Massabielle une Tour Eiffel au dixième, aux armes du club attirait tous les regards et cristallisait le défi, regroupant le soir de la finale diffusée sur écran géant , 4 500 supporter enthousiastes, 6 000, 8.000, 10.000 . Les chiffres s'envolaient comme à une manifestation de la CGT...

Une défense hermétique et héroïque, avec seulement deux incursions dangereuses dans le camp parisien en début de première et fin de deuxième mi temps ont évité "la déculottée" que certains craignaient, mais ne permettait pas de gagner...Dans l'euphorie, bien compréhensible, Masala essayait de garder son calme, l'œil rivé sur la match de championnat qui suivait deux jours après contre Béziers, candidat à la montée en 2éme division et qui devait décider ou non du maintien du VHF en National 1.

Boum, 4/1, une défaite sans gloire, les tensions de la finale de la Coupe avec ses multiples sollicitations et la fatigue physique ont eu raison de notre vaillante équipe et soldé la descente en National 2... Un comble pour ces joueurs qui ontt tutoyé les plus grands.

Leur déception comme la nôtre fut immense et les supporters occasionnels désertèrent comme par enchantement les réseaux sociaux, et, ne retrouvant un instant leur bronca qu'à la faveur d'un article méprisant de Télérama...

On aime bien les histoires qui se terminent bien. On avait rêvé d'une autre issue, la fin s'est jouée samedi au Stade Massabielle avec la réception des joueurs devant 4.500 personnes, un final en demi teinte comme le temps gris et maussade qui s'était mis au diapason.

La "Vendée a gagné" le VHF nous a fait rêver . Nous garderons un très bon souvenir de cette épopée.

Etienne Remaud