Disposer d'une information objective Est-ce possible ?

Le Larousse en donne pourtant une définition simple et claire " une information objective est celle qui est conforme à la réalité des faits ". Mais si les faits sont réels et indiscutables, la manière de les voir, de les situer dans leur contexte,de les trier et de les rapporter dépend évidemment de celui qui rapporte, mais aussi de celui qui  reçoit...

L'objectivité, c'est comme l'infini, il faut y tendre sans jamais espérer l'atteindre.

Dans la presse écrite d'opinion, les options politiques, la ligne éditoriale comme l'on dit, dépend du propriétaire et de l''équipe de direction et est clairement assumée, et l'on comprend aisément que les mêmes faits ne sont pas rapportés de la même manière, et s'adressent à des lecteurs convaincus d'avance...faites l'expérience, une journée avec La Croix et Libération par exemple.

Avec le développement de l'audio visuel et sa culture de l'image, le champ de l'information a changé de dimension, décuplé sa puissance de persuasion. Il suffit pour cela de regarder, avec le recul nécessaire, nos journaux télévisés, pour s'apercevoir que les thèmes choisis sont presque toujours les mêmes, mais que le choix des images, leur manière de les commenter, leur importance ,varient sensiblement d'une chaine à l'autre, entre Tf1 et BFMTV par exemple.

Comment se fait il que à Notre Dame des Landes, sur des images de désolation, seuls les zadistes opposants et occupants illégitimes des terrains sont interviewés, et que les autres, ceux qui ont déposé un dossier et manifesté le souhait de s'installer sont ignorés  ?

Comment se fait il que dans les blocages d'Universités on entend que les syndicalistes étudiants opposés à la réforme, et que seules les images d'une cinquantaine d'étudiants renforcée de quelques professeurs et pro de la contestation nous sont livrées sur fond de dégradation des locaux, alors que les représentants des milliers d'étudiants qui veulent travailler et passer leurs examens sont inexistants ?

Comment se fait il que à propos de la réforme de la SNCF, cautionnée par l'opinion publique, on ne voit que des images de cégétistes hargneux et butés s'agiter devant une haie de drapeaux rouges et dans la fumée des fumigènes de sécurité, qui laisse à penser que tout le personnel de la SNCF les soutient, alors qu'ils ne sont que 14,5 % et que les usagers qui supportent les inconvénients de ce conflit sont là, passifs et résignés ?

Comment se fait il à propos du conflit israélo-palestinien, on ne voit que les malheureux habitants de Gaza enfermés dans leur ghetto attaquant les méchants israêliens qui en l'occurrence ne font que défendre leurs frontières ? 

Ces informations données journellement en pâture aux téléspectateurs pourtant à partir des mêmes faits sont-elles objectives, sont elles complètes ? Dans la plupart des cas, ce ne sont pas les journalistes de terrain qui sont en cause, bien que beaucoup d'entre eux s'attachent surtout au sensationnel, mais leur rédaction, qui filtre, coupe, censure (oh le vilain mot) monte et montre ce qui sert les intérêts qu'elle a choisis...Seul, le direct, et encore, sauve les apparences. Les réseaux sociaux auraient pu apporter un contre poids intéressant, mais à l'usage, ce ne sont que des chambres d'échos où se répètent à l'infini les mêmes errements à l'aide de jugements hâtifs et à courte vue.

Et chacun de nous, marqué par son éducation, sa famille, son environnement, ses études, sa culture, son métier avons tous un regard différent sur le spectacle qui se déroule sous nos yeux.

Alors, il nous reste pour approcher cette vérité qui nous fuit à multiplier les sources d'information et prendre le recul nécessaire pour analyser et garder un esprit critique garant de notre vérité.

Etienne Remaud

Comments

[LEMAIRE]

Merci à nouveau pour ce mot.
Diversifier les sources d’opinion, OK à faire.
Mais aussi demander aux journalistes d’enquêter et de donner dans toutes leurs informations les différents points de vue qui peuvent s’exprimer.
Cordialement Rémy LEMAIRE