Semaina Santana à Seville

La semaine de Pâques à Séville en Andalousie est la célébration religieuse la plus célèbre d'Espagne.

Fête religieuse à l'origine, fête religieuse encore pour beaucoup de Sévillans, elle offre un curieux mélange de ferveur, de piété, et de folklore touristique où se mêlent le profane et le sacré.

En 2013, nous avons vécu cette semaine de festivités hors du commun avec une très grande foule de Sévillans, d'Espagnols et d'étrangers (peu de français apparemment). Croyants ou non croyants se pressent dans les rues pour se recueillir, ou plus simplement admirer ces imposants cortèges de pénitents.

Elle commence le Dimanche des Rameaux et s'achève le Dimanche de Pâques, avec un point d'orgue la nuit du vendredi au samedi saint ( Vendredi et samedi sont fériés).

Tous les soirs, vers 18 heures, les confréries (une soixantaine à Séville) sortent en procession, passent devant l'Hôtel de Ville pour se rendre à la Cathédrale, selon un itinéraire bien établi, concluent leur pénitence et reviennent à leur point de départ.

Les confréries sont des regroupements de laïcs, (pénitents) rattachés à une Eglise ou une Chapelle ( elles sont très nombreuses à Séville). Pour en faire partie, il faut accomplir au cours de l'année qui précède un certain nombre d'actions de bienfaisance.

Pour chaque confrérie, l'ordre du défilé est le suivant,

Les nazarenos sont les pénitents, plusieurs dizaines par confrérie, vêtus d'une longue tunique aux couleurs de la confrérie, portant une cagoule pointue où seuls les yeux apparaissent.

Les costaleros portent les pasos sortes d'autels de plusieurs centaines de Kg, richement décorés, dorures, étoffes précieuses, cierges à profusion, portant des personnages, représentation naïve ou très réaliste des épisodes de la Passion.

Les processions fort longues, hermandad, cheminent lentement, totalement silencieuses ou parfois accompagnées de musique rythmant les pas des pénitents,s'arrêtant devant des maisons aux balcons richement décorés d'étoffes aux couleurs vives, pour entonner un chant flamenco le saeta, et reprenant leur chemin au signal d'une clochette vers leur destination finale.

C'est à la fois impressionnant et étrange dans une Ville totalement vouée à la fête, car dès le Samedi soir et le Dimanche, place à la fiesta, dames en veste amazone brodée noire, œillet rouge, mantille et éventail et messieurs en gilet brodé et sombrero noir se pavanent dans les rues.

La semaine Sainte à Séville, ce n'est pas seulement une fête religieuse, mais une fête culturelle, artistique et populaire. A vivre absolument.

Etienne Remaud

PS: Préférez le secteur de la Macarena, en réservant longtemps à l'avance.