Le vieillissement, un enjeu très très politique.

Un enjeu très, très politique, non seulement pour son coût de prise en charge qui va continuer de croître, mais par ses multiples conséquences, sociétales notamment.

Au 1er Janvier 2021, les français et françaises de plus de 60 ans représentaient 26 % de la population, selon l'INSEE, en 2070, ils seront 34 %...

Allongement de la durée de vie en bonne santé, on meurt de plus en plus vieux, et, baisse inexorable de la natalité, en raison de la chute sans précédent du taux de fécondité qui est passé de 2,03 enfant/femme en moyenne en 2010 à aujourd'hui à 1,8 en 2022, soit en dessous du taux de renouvellement, modifient la donne démographique.

"L'avenir démographique de la France est plus dans les Ehpads que dans les crèches" nous dit avec ironie P. Antoine Delhommais.

Dans nos écoles, le nombre d'élèves en maternelle et primaire, stagne, ou même baisse, annonçant dans les années qui viennent une diminution du nombre de jeunes scolarisés, et en activité quand ils seront adultes.

Sans la contestée, mais pourtant nécessaire réforme des retraites, le déséquilibre du système par répartition ne pouvait que croître, avec un nombre d'actifs en diminution et un nombre de retraités, plus nombreux et vivant plus longtemps...

Je suis toujours surpris de voir, par exemple dans le courrier des lecteurs d'O.F. des citoyens qui contestent, avec des arguments étonnants le bien fondé de cette réforme, et qui surtout, critiquent sans proposer de solutions évidemment.

Aucun remède, même au prix d'une relance de la politique nataliste, chère à la droite, mais qui de toutes façons ne porterait ses fruits que de longues années après , l'érosion du solde des naissances sur les décès fait que, mécaniquement la composante migratoire est indispensable au maintien de notre développement économique.

" L'apport migratoire est appelé à être structurellement majoritaire dans la croissance démographique de notre pays " nous dit Bruno Tertrais avec un certain courage, à contre courant de l'opinion, que sans cet apport le déclin de la population est inéluctable. Aujourd'hui en France 10,3 % de la population est issue de l'immigration...

Quantitativement et qualitativement ce processus n'est pas sans conséquences sur l'évolution de notre société, car déjà, l'immigration compte pour les 3/4 dans l'accroissement de notre population, et que le taux de fécondité de ces populations est deux à trois fois plus élevé que celui des femmes françaises qui ont de moins en moins d'enfants et de plus en plus tard...

Il faut être fâché avec l'objectivité pour nier cette évidence, ou bien pour défendre contre vents et marées une politique malthusienne, synonyme de décroissance et d'appauvrissement général.

La France n'est pas un cas isolé en Europe, tous les pays européens connaissent à des degrés différents la même situation, car notre prospérité est un puissant aspirateur à émigrés qui rêvent d'un avenir meilleur.

Face au constat du vieillissement et de ses conséquences il faudra bien que nos politiques et l'opinion publique prennent conscience que les enjeux politiques de cette situation sont énormes...

Etienne Remaud,