Vieillir...

Il n'y a pas d'un côté des seniors magnifiques, croquant la vie à pleine dents et de l'autre des vieillards séniles en déambulateurs et fauteuils roulants, mais une multitude d'états successifs de dégradation des facultés physiques et intellectuelles qui nous rapprochent tous de la même fin inexorable.

Vieillir c'est faire le deuil d'un passé récent et accepter bon gré, malgré les changements qui se produisent plus ou moins vite dans notre corps et notre mental.  Adeptes du "tamalou" on court moins vite, et on oublie...

Mais, c'est la perte du rôle social dans la société, l'isolement, le sentiment d'inutilité qui s'imposent lentement et sûrement vers une finitude à laquelle on ne peut échapper et que le bénévolat ne peut compenser, qui me semble être le facteur le plus important du vieillissement.

Contrairement à ce que laissent entendre "les derniers braillards" s'opposant à la réforme des retraites, le travail ne tue pas, bien au contraire, car il consacre la place de la personne dans son environnement, et, le rend acteur de son chemin de vie.

Mais, nous ne somme pas égaux devant la vieillesse, nous connaissons tous des personnes qui vieillissent bien, comme d'autres qui vieillissent mal. L'hérédité, car nous ne choisissons pas nos parents, la maladie, les accidents, le milieu socio économique dans lequel nous vivons, l'accès aux soins, les addictions, tabac, alcool, et autres psychotropes, l'activité physique, l'alimentation sont des facteurs pesant sur notre espérance de vie.

1/4 des français ont aujourd'hui plus de 60 ans, bientôt 1/3 en 2025, le problème n'est plus celui de l'allongement de la durée de vie qui continue de progresser, mais, celui du nombre d'années en bonne santé...

L'espérance de vie après 50 ans s'élève actuellement à 37,4 années chez les femmes et 34,9 années chez les hommes, mais ces moyennes cachent des disparités importantes que nous révèlent journellement les chroniques mortuaires des quotidiens régionaux. La courbe de Gauss, chère aux mathématiciens se vérifie aisément. le nombre de décès croît lentement jusqu'au pic des 85/90ans pour décroitre lentement vers la limite de 110 ans.

Et, dans ces moyennes combien connaîtront et quand la cruelle incertitude de la  dépendance, de la perte d'autonomie ? 

Bien vieillir, c'est le souhait de tous, nous savons tous ce qu'il faut faire, mais retenons que c'est notre capacité lucide à nous adapter à l'environnement qui fait toute la différence.

Etienne Remaud,