Nous connaissons tous ce vieil adage pour l'avoir vu se vérifier, mais quand le bâtiment commence à donner des signes de faiblesses, c'est toute l'économie qui tremble.
Achat, vente, location, emprunt, sont devenus de plus en plus difficiles à réaliser. Seuls les projets en cours de réalisation , maisons, appartements, bureaux semblent en raison de l'inertie, défier la réalité du marché, mais la diminution du carnet de commandes suscite les plus vives inquiétudes de la Fédération des B.T.P. pour les mois à venir.
Dans notre région où la tension sur le logement est vive compte tenu du dynamisme de l'activité économique, le nombre de grues sur l'horizon est en diminution.
Le marché de l'immobilier connait depuis la mi mai un fort décrochement, alors que le ralentissement était perceptible depuis quelques mois, du essentiellement à la hausse du taux d'intérêts des prêts immobiliers.
En effet, aujourd'hui, les taux d'intérêts des prêts bancaires ( hors assurance et coût des suretés) qui étaient en moyenne de 1% en 2020 s'élèvent à 3,15 % et plus en Avril 2023, sur 25 ans. Et, bon nombre d'acheteurs potentiels voient leurs demandes de prêts refusées en raison d'un apport personnel insuffisant,10 % et, de la fameuse barrière d'endettement maximum de 35 %. Depuis fin Avril, le nombre de prêts accordés aurait baissé de 31,9 %.
De même, l'augmentation du prix de l'énergie, des matériaux de construction et des salaires ont fait exploser le montant des devis, les réajustements qui en résultent mettant en difficulté l'équilibre financier du projet initial.
Cette situation fragilise l'ensemble du secteur immobilier avec un nombre de faillite en augmentation tant dans les agences immobilières que chez les promoteurs immobiliers.
Seules les régions touristiques de bord de mer semblent encore échapper à la crise en raison d'une demande de résidences secondaires qui se maintient avec les retraités qui disposent du capital suffisant pour investit sans emprunter... Situation qui tire les prix vers le haut, rendant inaccessible l'accession à la propriété des habitant du pays. Ce qui entraine certains Maires à envisager pour rééquilibrer le marché à augmenter de 50 % au moins le montant de la Taxe d'Habitation des résidences secondaires.
Tous les professionnels de l'immobilier tirent la sonnette d'alarme, le Gouvernement tarde à réagir...Mais attention, dans ce domaine, il faut au moins deux ans pour que les mesures prisent produisent leurs effets.
Etienne Remaud,