Pour la majorité d'entre nous, la Toussaint, évoque le souvenir de tous ceux qui ne sont plus, occasion d'honorer nos défunts en couvrant de fleurs nos cimetières qui prennent ce jour là un air de fête.
La Toussaint qui se fête le 1er Novembre, à ne pas confondre avec le 2 Novembre, jour des Morts, n'a pas d'origines bibliques ( les protestants ne fêtent pas la Toussaint). Elle aurait été instituée par l'Eglise Catholique vers le 5 ème siecle. C'est le Pape Grégoire III qui l'a fixée au premier novembre de chaque année et c'est Pie X qui en a fait une des grandes fêtes catholiques, avec des Saints canonisés, donnés aux fidèles pour modèles puis de tous les saints connus et inconnus qui connaissent les félicités éternelles.
Combien sont ils ? Que sont ils devenus, Où sont ils ? Ils n'avaient pas demandé à naître, Ils n'ont pas choisi leur famille, mais la Terre les as accueillis, ils ont vécu avec leurs joies, leurs peines, leurs moments de bonheur, leurs tristesses, leurs espérances, leurs interrogations...puis un jour, ils s'en sont allés, ils nous ont laissés, et, lorsque c'est un proche, un ami cette rupture de le chaine de le vie est toujours une rupture, car après eux c'est nous ...
Or, comme l'a écrit Jean d'Ormesson " Sur cette terre où nous vivons, tout se hâte de disparaitre, c'est la règle. Personne n'y peut rien. Les années s'en vont. Le temps s'en va, la vie s'en va, et nous nous en allons. Rien ne dure . Tout passe "
Comme notre Terre, notre galaxie, notre soleil, longtemps les hommes ont cru que tout cela était éternel. Non, notre Univers a eu un début et il aura une fin. Tout passe comme la vie.
Est il possible qu'après ce grand saut dans l'inconnu il n'y ait rien, que le néant ? La vie sur terre serait elle assez absurde pour que tant de bien, tant de mal, tant de souffrances, tant de beauté, tant de bonheur, tant d'amour ne servent à rien et tombent à jamais dans l'oubli ? Pour les chrétiens, mais comme dans toutes les religions, il y a après la mort un au delà, mystérieux, inconnu, insondable, prolongement de notre vie sur terre, et selon ce que l'on y a fait, on atteindrait le bonheur éternel ou les souffrances de l'enfer..
En ces jours de Toussaint, la lecture d'extraits du Nouveau Testament: l'Apocalypse de Saint Jean nous éclaire sur cette fin du Monde avec la représentation symbolique et allégorique du Jugement dernier où les Anges viennent séparer les bons, assis à la droite d'un Dieu Tout Puissant et les méchants à gauche, voués à la géhenne éternelle.
Cette scène qui a fait l'objet de multiples représentations dans l'art religieux a été magnifiquement reproduite par les vitraux de la Cathédrale de Clermont Ferrand et plus près de nous, par la tapisserie monumentale " Le Chant du Monde" de Jean Lurçat, toujours exposée à Angers.
En ces premiers jours de Novembre, honorons nos défunts en fredonnant ce couplet magnifique que nous chantons dans chacune de nos cérémonies d'adieu :
" Ils sont nombreux ces gens de rien,
Ces bienheureux du quotidien,
Qui n'entreront pas dans l'histoire,
Ceux qui ont travaillé sans gloire
Et qui se sont usé les mains
A pétrir, à gagner le pain " Eternellement heureux...
Etienne Remaud