Flux migratoire, un puits sans fond.

On peut se donner bonne conscience en criant haut et fort que l'accueil des migrants, des réfugiés n' est une question d'humanité, un devoir de fraternité et de solidarité que l'on doit à nos frères humains. Alors, pourquoi les solutions sont elles si difficiles à trouver et mettre en œuvre ?

Kamel Daoud " Le Point" nous dit " Les mots sont faciles à conjuguer quand ils sont désincarnés, mais quand se mêlent à mon analyse, la sécurité de mes biens, de mes enfants, de mon confort", c'est une autre affaire.

Nous le savons bien, les réponses sont à la fois individuelles et collectives

Le dernier sommet européen est malheureusement tristement exemplaire de nos peurs individuelles et collectives, car les solutions ne peuvent être nationales, les tentatives populistes du repli sur soi ne règleront rien. Il y a bien eu bien sûr un habile compromis, car, il ne pouvait pas se terminer sur un échec, accord mou qui préserve tant bien que mal l'unité européenne, mais n'impose rien à personne...

C'est L'Italie à la faveur des récentes élections, qui, en refusant d'accueillir l'Aquarius a mis le feu aux poudres et obligé ce mini sommet à se tenir ( 629 rescapés, presque que des hommes, sept femmes et onze enfants ?). L'Italie, on peut la comprendre car tous les pays ne sont pas situés de la même manière face aux flux migratoires, est aux premières loges comme tous les pays méditerranéens concernés par l'accord de Dublin. Cet accord qui stipule que l'examen de la situation des migrants incombe au premier pays qui a accueilli, a entrainé dans de nombreux pays dont la France, un refus d'ouverture de ses ports à ce bateau et ceux qui vont suivre.

Les pays européens ont répondu à ce nouveau problème en décidant d'ouvrir des centres fermés gérés par l'UE et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU, chargés d'accueillir les immigrés, d'examiner leur situation et, de faire le tri entre les demandeurs d'asile et les autres, qui seraient reconduits dans leurs pays d'origine. Sauf, que reposant sur le volontariat, de nombreux pays, dont la France, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Lybie, l'Italie ont déjà refusé ces implantations ?

Et, concernant les ONG qui affrètent des bateaux comme l'Aquarius, le Lifeline et les autres. Au nom de valeurs morales, ils continueront de sauver des vies, de soustraire les migrants à la voracité des passeurs, en pratiquant des prix de traversée décents, mais de ce fait favoriseront aussi l'accroissement sans fin des flux migratoires...

Le dernier sommet européen n'a évidemment rien réglé, comme ceux qui suivront, car le partage plus équitable des richesses est  devenu un  véritable enjeu de civilisation.

Etienne Remaud