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Un regard citoyen

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Chronique citoyenne sur tous faits de société et notamment politiques


Le dialogue social à la française est mort.

Publié par Remaud Etienne sur 11 Juin 2018, 07:58am

Catégories : #Société

Avec les derniers conflits de la SNCF, d'Air France et ceux à venir, agriculteurs, routiers et peut être marins pêcheurs en raison du prix des carburants, le syndicalisme s'enfonce dans la crise

Il ne faut pas se réjouir de cette situation déplorable pour l'économie et l'image de la France. Notre société a besoin de syndicats forts, représentatifs et responsables, et ce n'est pas avec à peine 8 % de cotisants (au dernier rang de l'Europe) et sous perfusion permanente des deniers de l'Etat et, des rentes de situation de la formation professionnelle que la situation peut s'améliorer.

Notre opinion publique ne voit plus l'intérêt de ce syndicalisme là pour la France. Nos voisins européens sont effarés de la capacité de nuisance de ces minorités irresponsables.

La tradition syndicale française reste profondément marquée par la lutte des classes, où, il s'agit essentiellement de défendre les droits acquis, ceux des salariés en place, et  avec une vision conflictuelle de l'action. Il s'agit par tous les moyens d'arracher de nouveaux avantages au capitalisme, qu'il soit privé ou d'Etat, la transformation de l'économie ( on n'est ni en 1884, ni en 1968) avec la mondialisation, la concurrence internationale, les nouvelles technologies...rien n'y fait, même au risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

L'exemple de la SNCM qui n'a pas survécu aux grèves à répétition devrait les alerter. C'est le risque encouru maintenant par Air France, dont l'Etat actionnaire devrait se désengager au plus tôt. Pour la SNCF, le problème est différent car son activité n'est pas en jeu, et au lieu de se préoccuper de préparer les échéances européennes, les syndicats se bornent à défendre un statut dépassé.

Les syndicats réformistes FO et CFDT notamment tentent pourtant d'insuffler un nouvel esprit en prise avec les réalités de l'entreprise. Car, n'en déplaise à certains patrons, l'entreprise n'est pas seulement une machine à faire du profit, avec des capitaux, des matières premières et du travail. Les jeunes génération n'ont plus le même rapport au travail que nous avions, ils n'acceptent plus ce contrat de travail qui instaure uniquement un lien de subordination entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Ils veulent une organisation plus horizontale, moins hiérarchique pour participer aux décisions, plus d'équité salariale dans le partage des fruits de l'entreprise entre une juste rémunération du capital, les investissements et les salariés.

Les jeunes générations ne s'investiront pas dans ce "syndicalisme de grand papa" c'est au patronat d'en prendre conscience.

Pendant les 3/4 de ma vie professionnelle, j'ai eu en charge notamment les relations sociales en entreprises en France et à l'étranger et constaté heureusement une lente mais certaine évolution vers plus de réalisme économique, évolution trop lente à mon gré, car la France a besoin d'un syndicalisme fort, représentatif et responsable avec une diminution de ces syndicats professionnels dont l'unique objet est la défense des intérêts catégoriels.

E Macron semble avoir bien compris que le dialogue social à la française a fait son temps et qu'il faut inventer de nouvelles formes de dialogue, donc de progrès.

Etienne Remaud

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