Les gardiens du phare par Emma Stonex Stock

Ce roman, traduit de l'anglais, édité en mars 2022, est inspiré d'une histoire vraie. Il appartient à un genre littéraire particulier " le roman policier de chambre close", dont l'intrigue se déroule dans l'univers clos d'un phare de haute mer.

"Rien que de l'eau, pas de femmes. Juste les deux autres jour après jour, ça peut rendre complétement dingue".

Le jour ou accoste la relève tant attendue par les gardiens, le phare est vide, porte verrouillée de l'intérieur. Que s'est il passé ? Vingt ans plus tard, un écrivain à succès décide de reprendre l'enquête qui n'avait pas abouti, en interrogeant tous les protagonistes restants, notamment les veuves des 3 gardiens disparus.

C'est le thème du roman imaginé par Emma Stonex, romancière anglaise, qui après avoir fait des études littéraires dans l'Université du Sussex, a travaillé dans l'édition, et, vit maintenant dans le sud ouest de la France.

Ecrit par une femme, la sensibilité à fleur de peau, et qui connait bien la mer , ça se sent, Le rythme du déroulement de ce roman de 445 pages est lent, pour mieux permettre de  découvrir la personnalité de ces 3 gardiens, leur passé, leur caractère, leur solitude, leurs envies, leurs amours restées à terre...jusqu' à l'épilogue.

La vie dans ce hui clos de quelques dizaines de m2 d'un phare de haute mer, avec ses relèves tant attendues quand la mer le veut bien est magnifiquement rendue, comme si on y était. Le froid, le ciel gris, le bruit, la solitude entre les gardes avec les habitudes de chacun qui avec la promiscuité peuvent mener à l'exaspération et à la colère tant elles deviennent insupportables avec le temps et l'usure.

Le roman policier n'est pas le genre littéraire que j'apprécie particulièrement, à part San Antonio et Berurier pour d'autres raisons, mais j'avoue avoir été pris par l'intrigue et la manière dont elle est menée, dans cette période de campagne présidentielle particulièrement ennuyeuse, à part son issue.

Un premier roman convaincant qui trouvera des lecteurs.

Etienne Remaud,