Baroud d'honneur

La CGT et FO avaient annoncé une manifestation de grande ampleur... En publiant le chiffre de plus d'un millions de participants à Paris, contre 80 à 100000 pour la Police, elles viennent de nuire un peu plus à leur crédibilité. Et nos deux compères, Martinez le moustachu et Mailly se sont même engagés à remettre ça les 23 et 28 Juin...

600 bus pour la CGT, 200 pour FO et le comble, une demande à la Sncf de trains spéciaux, rien n'y fait, les manifestations et les manifestants s'essoufflent, et c'est heureux ainsi.

L'assassinat à leur domicile des deux policiers, l'Euro de foot, la reprise du travail dans les raffineries, la fin de la grève des éboueurs, la perspective des vacances qui approchent ont éclipsé dans l'opinion ce qui devait être l'apogée d'un mouvement populaire, les militants fatiguent et l'opinion publique exaspérée ne les soutient plus.

Non seulement la foule attendue n'était pas au rendez vous, mais les syndicats malgré leur service d'ordre n'ont pas réussi à conjurer l'intervention des casseurs. Les images de 200 à 300 casseurs, cagoulés, casqués ( donc impossible à identifier), criant des slogans hostiles à la Police, cassant, dégradant le mobilier urbain et s'attaquant même à la façade de l'Hôpital Necker, ont fini de déconsidérer ce mouvement qui n'en finit pas...

Ce n'est pas la perspective de la rencontre des leaders syndicaux révolutionnaires ( sans la CFDT et autres) avec La Ministre El Khomri le 17 Juin qui va changer quelque chose. Le gouvernement, droit dans ses bottes, " On ne change pas un bouton de guêtre " a dit celui qui espérait être le grand timonier français ne laisse pas espérer de conclusion positive. D'ailleurs, lâcher aujourd'hui serait pour le Gouvernement la mort assurée...

Et pendant ce temps, le Sénat continue son travail de réforme du Code du Travail, avec une surenchère de mesures ( suppression des 35 heures, paiement des heures supplémentaires, élargissement du référendum dans les entreprises...) autant de velléités pourtant intéressantes mais qui ne semblent pas troubler outre mesure les protagonistes de cette affaire. Au contraire, notre Machiavel national, y voit là une opportunité de réunion de la famille socialiste votant la Loi Travail , sans 49 3.

Et pendant ce temps, dans le Haut Bocage, (voir Ouest France du 14 Juin) des Vendéens français, malgré tout inquiets de cette situation, travaillent, entreprennent, loin des remugles politiciens des Centrales Syndicales plus préoccupées de politique que de défense des interêts des salariés qu'elles représentent.

Le pragmatisme n'est pas l'indifférence, les vendéens sont réfléchis, ils ont montré dans le passé qu'il savent se mobiliser, mais pour de vrais causes...

Etienne Remaud